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« Ma chère amie,


« Rien de nouveau à Lyon. J’imagine que vous avez moins chaud que nous. J’espérais trouver deux jours pour aller vous voir cette semaine, mais je prévois que ce sera impossible. Les affaires se multiplient. Je ne m’en plains pas, d’ailleurs, tout au contraire. Je travaille et vous vous reposez : à chacun selon ses forces.

« À propos, vous seriez aimable de faire pour moi une corvée mondaine qui ne vous coûtera guère. Il s’agit d’une visite à quelqu’un qui doit demeurer tout près de votre hôtel. Vous m’avez entendu parler quelquefois de M. Terrien, un négociant de Marseille ? Il fait avec nous de grosses affaires ; c’est un homme sérieux que j’estime. Je l’ai vu hier, il passait à Lyon. Sa femme, m’a-t-il dit, est à Saint-Cergues. Je crois d’ailleurs qu’ils vivent à peu près séparés, ne s’accordant pas. Ils n’en sont pas moins des gens fort honorables, la femme aussi bien que le mari. Vous pouvez donc, sans inconvénient, voir cette dame. Allez-y, je vous prie. Terrien sera sensible à cette politesse, et je vous serai, moi, obligé.

« Au revoir, ma chère amie, embrassez pour moi les enfants, et prenez garde à la santé de Bernard. Barrier, que je vois journellement, se rappelle à votre bon souvenir et vous présente ses respects, ainsi qu’à sa fiancée.

« Votre mari dévoué,
« DAX. »


— C’est tout ? – fit mademoiselle Dax.