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regrets, mais vous n’en ferez rien. J’ai horreur des bagarres et des esclandres… Veuillez me donner mon manteau et mon manchon et partons. Je m’ennuie ici, je m’en vais.

Mais M. Gabriel Barrier, loin de déférer à ce désir clairement exprimé, ricana et railla :

— Comment donc ! Tout de suite ? Moi aussi d’ailleurs, je m’ennuie ici. Et, dehors, j’aurai un compte à régler avec vous. Mais je procède par ordre. Permettez-moi de commencer par cet individu qui vous baisait si bien la main…

Mademoiselle de Retz, soudain très pâle, avança d’un pas brusque :

— Hein ? – dit-elle. – Un compte à régler avec moi ?

Elle n’avait pas lâché le bras dans lequel ses ongles, maintenant, s’incrustaient. Lui jura :

— Nom de Dieu ! allez-vous me laisser passer, oui ou non ?… Probable, que j’ai un compte à régler avec vous !…

Et, brutal, il tordit le poignet mince.

Meurtrie, mademoiselle de Retz ouvrit les doigts en jetant un cri. Mais, dans le même instant, bondissant comme une bête blessée, elle se rua, griffes hautes, sur le butor.

Elle eut le dessous. Furieux autant qu’elle, il oublia qu’elle était femme, et la repoussa d’un tel coup qu’elle trébucha. Alors, elle perdit tout sang-froid, toute raison, et il n’y eut plus en elle que son instinct de femelle. Elle appela le mâle au secours :

— Fougères !…