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III


Au revoir, père. À septembre.

— Le bon Dieu vous garde, ma petite Alice !

Et mademoiselle Dax s’en fut.

L’abbé Buire ferma ses Actes et chercha son bréviaire.

— Personne au confessionnal ? – demanda-t-il en traversant la sacristie.

— Personne, monsieur l’abbé.

La fraîcheur du soir était encore bien loin, l’abbé Buire chercha de l’air hors de l’église.

Derrière l’abside de Fourvières, un balcon solennel domine de haut toute la plaine lyonnaise. C’est comme la galerie de poupe du colossal vaisseau de pierre que les bâtisseurs ont échoué sur la colline. De ce balcon, une fois l’an, l’archevêque primat des Gaules, en grande pompe, bénit sa capitale. Lyon entier, étendu sous les doigts du prélat, peut voir alors la mitre, la crosse et le geste rituel.

Même pendant les calmes lourds de l’été, un peu de brise fraîche erre toujours sur le balcon de l’archevêque. L’abbé Buire y alla lire ses Heures. Le balcon surplombe au-dessus des jardins Jéricot, qui dévalent vers la Saône en pentes de précipices. Accoudé sur la balustrade, l’abbé aperçut de loin, sur le sentier en