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— Désolée !… mais je ne déjeunerai pas. Voilà dix heures qui sonnent, je n’ai que le temps de faire mes malles avant le rapide.

— Là !… là !… ne vous emportez pas !

— Je ne m’emporte pas, mon ami. Je vous dis adieu…

— Oh ! le vilain mot !…

— Le mot nécessaire. Fougères, mon camarade, mon ami, mon compagnon ! Nous allons nous quitter, parce que je le veux et parce que c’est sage ! Mais sachons nous quitter gentiment. Point de dispute, point de querelle vulgaire ! Tenez je vous demande pardon des mots trop railleurs que je disais tantôt… Je ne les pensais pas, ces mots-là !… Ce n’est pas vrai que je me sois jamais moquée de vous, sauf en paroles ! Nous avons mis dans notre ménage éphémère de la fantaisie, de la grâce, du plaisir, et nous avons cru n’y mettre que cela. Mais la fée qu’on avait oubliée s’est invitée elle-même à notre table, – la fée Tendresse ! Tant pis pour nous ! Ce n’était pas prévu au programme. Mais maintenant que le quart d’heure de Rabelais sonne, nous paierons tout de même, honnêtement, courageusement.

— Cita !… Cita !… mon cher amour !…

— Chut ! Cita est morte !… La farce est jouée, ne reprenons pas les vieux rôles. Allez-vous-en mon camarade ! Voici ma main, une main qu’on ne baise plus, qu’on serre à l’anglaise !… Partez ! Mademoiselle Dax s’impatiente… Moi…

— Vous ?