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être flattée et heureuse !… Quelle rage ont donc toutes les femmes de marier les gens malgré eux !

— Quand ces femmes sont toutes nues et sortent du lit des dites gens, c’est assez crâne ! Mais ne dévions pas. Que vous épousiez mademoiselle Dax pour ceci ou pour cela, peu importe : si l’on épluchait les trois quarts des mariages contemporains, on trouverait des dessous autrement pittoresques !… Mademoiselle Dax ne sera pas si fort à plaindre. Ou je me trompe beaucoup, ou elle est de la race des femmes-caniches, qui aiment les coups autant que les caresses, à condition que les caresses alternent avec les coups ! Une femme faite exprès pour vous, mon petit Fougères ! Vous lui jouerez tous les tours imaginables, vous la tromperez à l’heure et à la course, vous vous moquerez d’elle comme je me moque de vous, et elle vous dira merci ! Vous n’aurez qu’à la câliner de temps en temps comme vous savez faire.

— Délicieuse perspective !… Et tout de même, non !

As you like it ! Seulement, adieu !… Si cette enfant-là pleure, je n’aurai pas, moi, la responsabilité de ses larmes. Je suis entre vous deux ; je m’en vais !…

— Où ?

— C’est mon affaire. Mademoiselle Dax ne pourra pas me reprocher d’avoir retenu le fiancé de son cœur !

— Voyons ! voyons !… Vous n’êtes pas de sang-froid, ma jolie. Disons des choses sérieuses : je m’habille et je vous laisse ; habillez-vous et venez me rejoindre au café de Paris. Nous déjeunerons…