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Il lui avait baisé la main, – galant mais ironique :

— Si fait, je trouve ! Mais il y a fagot et fagot…

Elle l’avait battu de son éventail…


Leur vie s’était donc organisée, les laissant tout à fait libres l’un de l’autre. Ils n’abusaient pas de cette liberté, et ne se quittaient guère. Mais rien ne leur eût été plus facile que de se quitter beaucoup.

Les premiers jours s’étaient passés en excursions. Bientôt cependant mademoiselle de Retz ne s’accommoda pas d’une oisiveté trop complète. Il lui fallut, chaque après-midi, la récréation de quelques heures laborieuses, consacrées à la plume et à l’encrier. Les Filles de Loth étaient finies, ou du moins Gilbert Terrien, à Saint-Cergues, à Paris ou ailleurs, en achevait la partition sur un livret provisoire. Mais déjà, l’auteur de Sans savoir pourquoi bâtissait un nouveau livre.

— Le titre est trouvé ? — avait questionné Fougères.

— Oui… mais il n’y a guère que ça de trouvé…

— Ah bah ! l’inspiration ne vient pas ?

— Elle se fait tirer l’oreille !… Monte-Carlo est charmant, mais je m’y sens comme engourdie…

— La courbature monégasque !… Elle est classique… Ça passera. D’ailleurs, si le titre est déjà trouvé !…

— Oh ! un titre simple : Toute seule.

Toute seule !… Hum ! C’est plein de sous-entendus… les enfants de mon âge pourront-ils lire ?…