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de Retz, apparut au contraire à son avantage : plus souple dans l’étoffe molle, et le teint adouci. La pluie n’arrêtait pas, et des cascades se précipitaient le long des vitres.

— Nous aurions mieux fait, – regretta madame Dax, – de continuer tout à l’heure jusqu’à l’hôtel. Ça n’a pas l’air de s’arranger, ce temps-là…

— C’était impossible !… vous auriez fondu en route… Et d’ailleurs, quand toute l’eau des nuages sera tombée, il faudra bien que la pluie cesse.

Les nuages avaient probablement des Niagaras en réserve, car la pluie ne cessa pas. La nuit vint. Madame Dax s’obstinait à coller son nez contre un carreau. Mais quoiqu’elle ne distinguât plus rien de la pelouse aquatique, ni des mélèzes changés en îlots, le gémissement de toute la campagne flagellée d’eau lui prouvait surabondamment qu’aucune évasion n’était possible.

À huit heures, madame Dax eut un cri de désespoir :

— Bonté divine !… qu’est-ce que nous allons faire alors ?

— Vous allez dîner, tout simplement, affirma madame Terrien. Après quoi, comme tous nous sommes un peu las de cette grande journée, nous nous coucherons. Vos deux chambres, bien entendu, sont prêtes. Et demain, il fera beau…

Madame Dax, vaincue, se résigna.


La soirée se traîna, morne. Mademoiselle de Retz et mademoiselle Dax, assises à côté l’une de l’autre,