Page:Farley - Jean-Paul, 1929.djvu/83

Cette page a été validée par deux contributeurs.
81
D’AUTRES AMOURS

danser la dernière ronde avant le chant final : « Sancta Cæcilia, ora pro nobis ». Quel plaisir ! Jean-Paul n’en revient pas ; il lui semble qu’il a passé le plus beau jour de sa vie. Il est heureux.

La Sainte-Catherine suit de proche la Sainte-Cécile et lui ressemble un peu. Si, ce jour-là, les Philosophes sont les privilégiés, tout le monde participe néanmoins à cette fête « nationale ». Vieille tradition dans le Collège. Chaque division a son banquet présidé par le professeur. Les menus ont été préparés avec soin. Plus d’un confrère a voulu faire venir de chez lui quelques beaux gâteaux garnis d’une dentelle de sucre. Dès le midi, les comités d’organisation déploient une fiévreuse activité. Le Père Préfet ne suffit pas à donner la permission d’aller en ville.

Enfin les friandises arrivent et chaque classe met le couvert dans son « coin ». Évidemment c’est à qui aurait la plus belle table. Celle de la Rhétorique défie toute concurrence : pyramides de chocolats, avalanches de noix, guirlandes de biscuits panachés de guimauve, fruits et gâteaux ; des bouteilles de liqueurs douces dressent çà et là leur galbe transparent. Et la « tire » donc ! Elle brille comme des lingots d’or fin. Ce sera le dessert, ou mieux le plat de résistance. Article nécessaire au menu, sans quoi la Sainte-Catherine ne serait pas la Sainte-Catherine.