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D’AUTRES AMOURS

les musiciens du Séminaire. Le lundi soir, grand concert dans la salle de récréation transformée en salle académique. La fanfare joua ses plus beaux morceaux : « Poète et Paysan », la valse « Mon Trésor », etc. On interpréta l’opérette intitulée « L’Écossais de Chatou ».

Le lendemain matin, chant spécial à la chapelle. René Magnan, de sa jolie voix d’oiseau, rendit le solo du cantique traditionnel :

Les larmes ont cessé,
Le chant de la victoire
Retentit en tous lieux.
Cécile a triomphé,
Chantons, chantons sa gloire,
Cécile est dans les deux. (bis)

Mais le clou de la fête, c’est le bal qui se mène toute la journée à la salle de musique. À huit heures, quand la communauté monte en classe, il faut observer tous les yeux qui percent la porte vitrée de cette salle donnant sur la récréation. Moment savoureux par excellence. Voir les autres s’en aller au travail et rester soi-même à jouer en toute liberté, dans l’allégresse d’un jour de fête ! Un orchestre d’occasion : un piano, un violon, un saxophone et une petite caisse, vont inlassablement battre la mesure, pendant qu’évoluent les quadrilles. Pas de danses modernes. De vieilles danses canadiennes qu’on exécute avec une élégance mitigée, mais avec un entrain incomparable. Les « demoiselles », pour qu’on