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LE DIABLE AU DORTOIR

lampes à pétrole. L’ordre se rétablit. On parvient à faire fonctionner le commutateur, et toutes les lumières électriques s’allument.

Le matin, grand émoi dans la maison. Chacun sait naturellement que les élèves ont « mené le diable » dans le dortoir numéro III. « Plaise au Ciel, dit le Père Fontaine, au réfectoire, que ce ne soit pas le diable qui les ait menés ! » Le Père Supérieur est très ému. Le Père Préfet organise une enquête. Mais c’est à ces heures que la discrétion de la gent écolière se maintient jusqu’à l’héroïsme. Personne ne sait rien ; personne n’a rien entendu ; personne n’a rien vu.

À dix heures et trente, il y avait répétition générale de la messe de Noël, à la tribune de l’orgue. Le maître de chapelle compta ses chantres. « Comment, dit-il, Jean-Paul Forest n’est pas là ? » — « Il est fatigué de sa nuit », chuchota Gaston à son voisin. Le Père fit semblant de ne pas entendre, mais il avait saisi un mot qui pourrait servir. Aussitôt après l’exercice, il rencontra le Père Supérieur et lui transmit, sous toutes réserves, l’indication. Le Père Supérieur manda aussitôt Jean-Paul et l’interrogea :

— Oui… oui… Jean-Paul… au sujet de la nuit dernière, il n’y a rien qui vous inquiète ?