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LA FARCE DU CUVIER.




NOTICE




La Farce de Pathelin n’est pas la seule œuvre comique de notre ancien théâtre français, qui mérite d’être connue. Elle eut une popularité qui l’a transmise d’âge en âge et lui a valu la place qu’elle occupe dignement dans notre histoire littéraire, mais à la même époque, c’est-à-dire au XVe siècle, il y eut de nombreuses pièces dramatiques du même genre, dont le succès est justifié par des qualités éminemment françaises. La Farce du Cuvier, la Farce du Pâté et de la Tarte et vingt autres d’un caractère un peu plus libre, sont du nombre.

Il y a une grande analogie entre ces vieilles comédies du moyen âge et les fabliaux du même temps. C’est le même esprit, la même gaîté, la même verve ; et en lisant les récits des trouvères de la langue d’oïl, on éclate du même rire qu’en écoutant les joyeux dialogues des Enfants Sans-Souci, et en assistant aux comédies de Molière. Car Molière a une grande parenté avec ces vieux conteurs français et ces comédiens primitifs. Il avait dû dans ses tournées de province entendre conter plus d’un joli fabliau et voir jouer par des bateleurs en retard plus d’une joyeuse farce.

Il aurait peut-être pu contester à son ami Boileau que le théâtre fût abhorré chez nos dévots aïeux. On s’est chargé, depuis, Dieu merci, de prouver que le gendarme du Parnasse s’était permis de parler à la légère d’une époque qu’il ne connaissait pas, et l’on n’a pas craint de médire de lui. Il y avait cependant un mot de Voltaire, devenu presque un