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la morte fiancée.

« Je n’ai rien oublié, je vous l’assure. »

« Où as-tu donc resté si long-temps ? »

« Dans la chambre de ma sœur, » dit Libussa. Je remarquai qu’à ces mots le comte pâlit un peu ; son regard craintif cherchoit le mien ; il garda pourtant le silence. La comtesse craignant que sa fille ne se trompât, lui dit d’un ton affligé : « Comment as-tu eu une aussi singulière idée, dans un jour comme celui-ci ? »

« Je ne pourrois en dire la raison ; je sais seulement que je me suis sentie tout-à-coup un très-grand serrement de cœur, et il m’a semblé qu’il ne me manquoit qu’Hildegarde. J’avois en même temps la ferme espérance de la trouver dans sa chambre occupée à jouer de la guitare ;