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la morte fiancée.

« Par bonheur, M. le marquis, » me dit il en quittant la danse pour un moment, et en riant bien haut à mon oreille, « il n’y a pas encore ici de revenant comme à votre noce de Venise. »

« Mais, » lui répondis-je en levant le doigt, « ne vous réjouissez pas trop tôt, le malheur marche à pas lents ; souvent on ne l’aperçoit que lorsqu’on l’a sur les talons. »

Contre mon attente, ce discours le rendit entièrement muet ; et ce qui me convainquit encore plus de l’impression qu’il avoit produit, fut l’emportement redoublé avec lequel le duc recommença à danser.

La comtesse le pria en vain de ménager