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la chambre noire.

peu, on m’avoit demandé pourquoi, lors de sa visite, il étoit parti sans dire adieu à personne ?

Brigitte prit une lumière pour m’éclairer ; en souhaitant la bonne nuit à la famille, je remarquai qu’ils se regardoient tous d’un air significatif ; la mère seule leur lança un coup d’œil à la dérobée, comme pour les réprimander.

Lorsque je fus entré dans la chambre grise, Brigitte alluma les deux bougies qui avoient déjà servi à Blendau ; j’engageai, en plaisantant, la jeune fille à me tenir compagnie, lui représentant que je serois bien seul dans cette grande pièce, au haut du château. « Quoi ! dans la chambre grise ? » répartit-elle. « Oh pour cela non ; vous me donneriez mille écus, que je ne coucherois pas ici. »