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la chambre noire.

l’on frappe à coups redoublés à ma porte. Qui va là ? m’écriai-je. Levez-vous vite, M. Bærmann, me répond-on du dehors, Mademoiselle se meurt. Je m’habille à la hâte, et je vole à la chambre de la malade ; j’arrive trop tard, je la trouve sans vie : on me dit qu’un peu avant minuit elle s’étoit réveillée, et qu’après avoir, à plusieurs reprises, respiré fortement, elle avoit rendu le dernier soupir. Les parens étoient inconsolables ; ils avoient alors besoin des secours de mon art, surtout la mère, qui ne vouloit pas se séparer du corps inanimé de sa fille. On fut obligé d’employer la force pour l’en arracher ; enfin elle céda, mais il fallut lui permettre de prendre une boucle de cheveux, comme un souvenir et un reste précieux de cette fille qu’elle venoit de