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la chambre grise.

Son sang se glace dans ses veines ; ce qu’il a devant les yeux n’est point un songe, une apparence vaine, c’est une réalité effrayante ; ce n’est pas un squelette, une ombre, c’est Gertrude elle-même, mais le visage décoloré par la teinte livide de la mort. Une couronne de romarin et de clinquant est entrelacée dans ses cheveux ; Blendau entend le cliquetis du clinquant, le froissement du linceul : il voit dans le miroir, à la clarté des deux bougies, l’éclat fixe des yeux de Gertrude, la pâleur de ses lèvres ; il veut sortir du lit, et courir à la petite porte par laquelle il est entré ; mais il ne peut remuer, l’effroi l’a paralysé.

Gertrude baise le crucifix ; elle prie à voix basse : Blendau distingue le mouvement de ses lèvres qui portent encore