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la chambre grise.

tigue chez son ami, après avoir fait depuis le matin au moins neuf milles.

M. Rebmann eut peine à reconnoître Blendau, qui avoit beaucoup grandi depuis qu’ils s’étoient quittés. Dès qu’il l’eut embrassé, il voulut envoyer chercher sa femme et ses enfans qui étoient allés à la ville voisine ; mais Blendau le pria de n’en rien faire, lui disant que leur surprise seroit d’autant plus grande, lorsqu’à leur arrivée ils l’apercevroient. Alors M. Rebmann fit apporter ce qui se trouva à la cuisine et à l’office. Le bon vin vieux de Nierenstein rendit à Blendau ses forces épuisées ; il en vida trois bouteilles avec son vieil ami ; tout en buvant ils se racontèrent les événemens de leur vie depuis sept ans. La lassitude de Blendau le força à rompre le premier l’entretien, et à demander la permission de s’aller coucher.