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le revenant.

désiroit beaucoup faire un voyage lointain. Cette envie s’affoiblit naturellement lorsqu’il vous fit la cour, et qu’il eut le bonheur d’obtenir votre main. Je suppose que ce qui se passa ensuite entre vous réveilla son ancienne idée. Il se présentoit deux manières de l’effectuer, voyager avec vous ou sans vous. Mais c’eût peut-être été trop exiger de vous, que d’espérer vous faire partager avec lui les désagrémens inséparables d’un voyage dans une autre partie du monde, à une époque où, pour parler avec franchise, vous ne trouviez pas toujours du plaisir dans la compagnie de votre mari. Voyager sans vous, eût été vous livrer à l’ennui ou à la crainte continuelle d’être, par son retour, troublée dans vos plaisirs. Il ne pouvoit choisir aucun de ces deux