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le revenant.

au bal masqué, dans l’espoir que l’on ne s’en apercevroit pas ; la porte extérieure étoit fermée.

Les yeux battus de la femme de chambre confirmèrent le matin les soupçons de Julie. Celle-ci lui fit avouer la vérité, la renvoya sur-le-champ, et eut le bonheur, le jour même, d’en trouver une qui lui convint parfaitement.

Toutes les nuits suivantes, la jeune veuve ressentit de violens accès de fièvre ; le moindre soufle, le plus petit froissement la faisoient tressaillir. Son œil se refusoit à reconnoître la figure de son mari, mais son oreille entendoit ses mouvemens. Elle abjura les doutes qu’elle avoit conçus autrefois sur la vérité des apparitions, dont son père étoit persuadé. Elle ne cachoit sa vision à personne, et étoit prête à

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