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le revenant.

prise, celui-ci, vêtu comme à l’ordinaire, avoit passé devant le lit de M. Soller.

Julie ne put imaginer qu’un moyen efficace pour combattre la chimère de son père. Sa modestie s’y opposoit ; mais son amour ne lui laissa de relâche qu’elle ne l’eût employé. Elle fit à son père un aveu contraire à la vérité ; elle lui dit que, désespérée par le courroux qu’il avoit laissé éclater, et égarée par son amour, elle avoit cette nuit-là ouvert la porte au docteur, et que, par conséquent, c’étoit bien lui, et non son ombre, qu’il avoit vu. Elle raconta, dans un si grand détail et avec tant de vraisemblance, comment elle s’étoit emparée de la clé de la maison et de celle du vestibule, que son père ne conserva pas le moindre doute sur la vérité de son discours.