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l’heure fatale.

à peine qu’elle étoit absente, son visage avoit subi une altération complète ; sa pâleur habituelle avoit pris la teinte affreuse de la mort ; ses lèvres, couleur de rose, étoient devenues bleues.

« Mes bras s’ouvrirent involontairement pour embrasser cette sœur que j’idolâtrois. Mon œil affligé la questionnoit, car ma bouche ne pouvoit tirer aucune réponse de la sienne ; mais elle resta long-temps muette et inanimée, appuyée contre mon cœur. Le regard, rempli d’une douceur infinie, qu’elle jetoit sur mon père et sur moi, faisoit seul connoître que son existence dans cette extase incompréhensible, appartenoit encore au monde matériel, ou plutôt, comme elle n’en faisoit jamais complètement partie, ne lui étoit pas totalement enlevée.

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