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l’heure fatale.

de frayeur que je n’oublierai de ma vie. Je venois de faire une visite ; je trouvai Séraphine, les yeux fixes et immobiles, debout dans le cabinet de mon père, assez près de la fenêtre. Accoutumée, depuis son enfance, à la voir dans cette position, sans qu’elle m’aperçut, je la pressai contre mon sein, sans produire sur elle la moindre sensation de ma présence. Dans ce moment, mes regards tombent sur le jardin, et j’y vois mon père se promener avec cette même Séraphine que je tiens dans mes bras.

« Au nom de Dieu, ma sœur ! m’écriai-je, aussi glacée que la statue que j’avois devant moi ; alors elle commença à se ranimer. En même temps mon œil se reporte involontairement vers le jardin où je l’avois vue ; j’y aperçois mon père