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l’heure fatale.

sœurs. « Que vous êtes bonnes, » leur dit-elle ; « je dois réellement être honteuse de n’avoir pas encore fait à votre amitié la confidence entière d’une chose que je ne puis comprendre. Dans ce moment je n’en ai pas la force ; mais j’espère la trouver aujourd’hui. Parlons cependant d’objets qui m’intéressent moins. »

L’agitation violente que l’esprit de Florentine éprouvoit en ce moment, étoit si visible, que les deux sœurs obéirent aussitôt à ses desirs. Comme elles pensoient que le temps offroit le sujet de conversation le plus indifférent, elles cherchèrent à plaisanter sur la tourmente de la nuit précédente ; cependant Marie finit par dire, d’un air un peu sérieux : « Je dois avouer que j’ai, plus d’une fois, été disposée à croire que tout ne se passoit