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la morte fiancée.

en passant de bouche en bouche, avoit malheureusement éprouvé des altérations. Il me paroît que cette morte fiancée avoit vécu dans ce canton, vers le quatorzième ou le quinzième siècle. C’étoit une demoiselle noble. Elle s’étoit conduite, envers son amant, avec tant d’ingratitude et de perfidie, qu’il en étoit mort de chagrin ; mais ensuite, lorsqu’elle voulut se marier, il lui apparut dans la nuit de ses noces, et elle en mourut. On racontoit que depuis lors, l’esprit de cette malheureuse erroit sur terre et prenoit toutes sortes de figures, particulièrement celle de jolies personnes, pour rendre les amans infidèles. Comme il ne lui étoit pas permis de se revêtir de l’apparence d’une personne vivante, il choisissoit parmi les personnes décédées, celles qui leur ressembloient le plus. C’est par cette raison qu’il fréquentoit volontiers