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Pour désigner les vallées, les Celtes employaient encore les mots glen et ystrad. Le premier mot prend les formes gaél. gleann, glinne ; irl. glean, glynn ; gallois glyn ; écossais et anglais glen, vallée. En Écosse : Glenmore (la grande vallée), Glenlyon (la vallée de la rivière nommée Lyon, etc) ; en Irlande : Glenbane, Glenbaum (vallée blanche), Glenduff (vallée sombre), etc. ; le nom de Linthal (vg. du H.-R.) a été expliqué par le celtique glean, vallon).

Ystrad (gallois plaine, vallée formée par une rivière) a formé des noms de lieux dans le pays de Galles (v. App. D).


App. P.Note sur ing. — Nous avons vu (P., p. 126-130, 240) que la désinence ing est employée pour former des noms patronymiques. Cet affixe marque descendance, origine ; on le trouve dans des noms propres d’hommes : Raphaelingius (= fils de Raphaël), successeur de l’imprimeur Plantin, etc.

Les linguistes ont supposé à tort que ce mot gardait la même signification dans les noms géographiques.

Ainsi Max Müller dit : « Quand des noms terminés en ing dérivent de noms de fleuves, de collines ou d’arbres, on peut encore les appeler patronymiques, parce que, dans les temps anciens, les idées de parenté et de descendance ne s’attachaient pas uniquement aux êtres vivants. Les habitants des rives de l’Elbe pouvaient bien être nommés les enfants de l’Elbe, ou Albings, comme par exemple, les Nordalbingiens dans le Holstein. Beaucoup de noms géographiques, en Angleterre et en Allemagne, furent, dans l’origine, des noms patronymiques formés de cette manière. C’est ainsi que nous avons les villages de Malling, de Billing, etc., ou dans des mots composés, Mallington, Billingborough[1]. »

  1. La science du langage, Nouvelles leçons, t. I, p. 19.