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les inondations ont placée dans une île) vient de ake, ach (eau) et de sele (manoir, résidence) ; — Osterzeele (habitation de l’est) ; — dans les provinces wallonnes et françaises, zeele prend la forme celle[1].

Weiler, petit village, hameau. Ce mot et les formes wyl et villiers se rattachent au bas lat. villare (ferme) dérivé du latin villa, maison de campagne, ferme, métairie, habitation rurale, maison de colons, bâtiment d’exploitation, établissement agricole, maison de plaisance (adj. villaris, de ferme, de métairie). Sous les Gallo-Romains, le mot villa signifiait une grande propriété composée de bâtiments et de biens ruraux ; puis, cette expression prit le sens de « village, » et comprit un territoire et les personnes qui l’habitaient. Ainsi Ausone, dans une de ses épîtres, désigne Pauliac (sur la Gironde), propriété de saint Paulin son disciple, sous le nom de Villa Paulini. La terre de Jules Au-

    d’un groupe de huttes ou de cabanes en bois, construites autour d’une chapelle consacrée sous l’invocation de saint Géry (P., p. 241), dont cet îlot porte le nom.

    Les étymologistes qui rattachent le nom de Bruxelles au flamand brugge-senne (pont sur la Senne) ou à brugsel (pont de l’hermitage), ne tiennent pas compte des règles de la construction grammaticale : il faudrait Sennebrug, Selbrug (Brücke, pont). Nous ne croyons pas qu’on puisse recourir au mot broussailles et encore moins à broysell qui aurait signifié un nid de cygne (sans doute du holl. broed, broedsel, couvée, Brut).

  1. Comme le propriétaire d’une habitation, le riche, l’homme fortuné était censé jouir du bonheur, on dériva du mot Saal ou sal les mots v. h. all. salic, anglo-sax. salig, suéd. saell qui signifient heureux (cfr. ode, P., p. 47) ; en allemand moderne, seelig ou selig, bienheureux, fortuné, délicieux, qui jouit du bonheur éternel ; feu ; défunt.

    Saal a servi aussi pour former le subst. Gesell (compagnon, camarade) qui a signifié d’abord co-habitant (der Zusammenwohnende).