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eingefriedigtes Feld ; lat. campus ; ce mot a eu le sens de champ clos et a donné les substantifs Kämpe [champion] et Kampf lutte, combat)[1] : Campania (Italie), Champagne (France ; a planitie camporum) ; Kamp (en Wesphalie), Campen (Holl. et Hannovre), la Campine (en flam. Kempen, pays plat), Kempten (en Bavière, v. que l’on regarde comme l’ancienne station celtico-romaine Campodinum : celt. din, fortification, hauteur) ; — Bredencamp (bas all. pour breit, large), Kottenkamp (de Koth, cabane), Nonnenkamp (champ des religieuses, den Nonnen gehörig), Uppenkamp (bas all.. pour auf dem Kampe).

Wang (mot perdu, mais conservé dans les noms propres), champ, enclos, pâturage (Feld, das Gefilde, der gelegte Weidenplatz ; — dérive peut-être de la racine qui a donné vankan, fangen [prendre, saisir], et qui a eu le sens d’embrasser, enceindre, entourer [d’une haie, etc.]. Ainsi wang était synonyme de der Garten et a signifié das eingeschlossene Feld). Ulphilas traduit παράδεισος (jardin, verger) par vagg. En goth. vaggs = campus ; cfr. persan Bag, jardin : Bagdad (jardin de Justice). Les Celtes avaient les mots vang (enceinte entourée d’une clôture de claies ; parc, enclos) et gwaneg (pâturage). Ce mot se trouve dans le nom de Vangiona, de Borbetomagus Vangionum et dans :

Wangen (vg. du B.-Rhin, deux fois en Suisse, en Souabe, etc.) ; Wangenheim (habitation du champ), Affolterswangen (Affolter = Apfelbaum, pommier : Apfel, irl. aval, cambr. apal, pomme ; ter ou der avait le sens d’arbre [goth. triu, angl. tree ; grec δρῦς, arbre, en général ; chêne ; celt. deru, arbre, chêne]) ;

  1. Le mot campus se rattache au grec καμπή (courbure ; κάμπτω, je plie, je courbe). En Sicile, le stade pour la course se nommait κάμπος (Hesych.), à cause de la courbure qui formait l’enclos. Un champ était un terrain clos et cultivé.