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répandue à profusion sur le sol de la Néerlande. Un grand nombre de lieux, en Belgique et en Hollande, portent des noms qui proviennent de cette origine topographique.

Waterloo (le creux-humide ; water = Wasser eau ; — le bassin où fut écrasée en 1815 l’armée française, paraît avoir été un étang ou un endroit marécageux) ; Beverloo (de bever = rivière ; P., p. 277), Venloo (creux tourbeux : ven, tourbe), Tongerloo (de Tongres).

Dans la Westphalie, cette terminaison prend les formes loe, loh (en v. h. all. loh signifiait aussi pays marécageux) : Ammeloe, Burloe, Einigerloh, Gütersloh ; — Ramesloh ou Ramsahl (qu’on interprête vulgairement par Arminii Saal, la salle [jad. habitation, demeure] d’Arminius ; — non loin d’Harmensdorf ; on prétend qu’Arminius est enterré non loin de là près du village nommé Steinbeck), etc. ; Lohboden, terrain marécageux.

Loch et loh sont apparentés avec l’all. moderne Lache, marais, bourbier : Lachen (à cause de ses marais), en Bavière ; Lacken (Suisse et Bavière), Laeken (petit lac), en Belgique ; Lekem (demeure humide ; lecken, suinter, dégoutter, couler ; Heim ; village de la Flandre occidentale).

Quelquefois, au lieu de loh, on trouve lohn, qui offre une forme plurielle ou un datif : Iserlohn (v. h. all. is = Eis, glace ; voy. le celt. isar), Stadtlohn, Südlohn.

Dans quelques parties de la Prusse, cette finale est exprimée par le mot losen, qui doit être rapporté au wende luz (marais), car, sur les bords de la Sprée et de la Neisse habitaient jadis les Slaves Lusaces (Lusitzen) : Kumlosen (près de Wittenberg), Gross und Klein Schwarzlosen (près de Stendal), Moorlosen (Moor, marais), Hundlosen (près de Brême), localités situées dans des bas-fonds marécageux.