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ROMANCE.


Année 1789.




Laisse-moi, laisse-moi, perfide ;
Ne contiens plus ton ris moqueur ;
Tes yeux si doux, ton air timide
Ont trop long-temps séduit mon cœur :
Non, je n’aurai plus de faiblesse ;
Tu n’as plus d’empire sur moi ;
Vas, pour jamais de ton adresse
J’ai séparé ma bonne foi.

Tu l’as perdu, ce vrai langage
De l’amour et du sentiment ;
Tout en toi, jusqu’à ton visage,
Tout est changé pour ton amant :
Mon amour t’avait fait une ame,
Je la reprends, elle est mon bien :
Divinité, redeviens femme,
Et femme, ne me sois plus rien.