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& minéral, immédiatement utiles à l’agriculture ; nous avons cru que rien de ce qui est précieux à l’économie rurale ne devoit échapper aux hommages & aux méditations de tout homme qui veut être utile à sa patrie.

Il reste à vous parler des jours d’abord nommés épagomènes, ensuite complémentaires. Ce mot n’étoit que didactique, par conséquent sec, muet pour l’imagination ; il ne présentoit au peuple qu’une idée froide, qu’il rend vulgairement lui-même par la périphrase de solde de compte, ou par le barbarisme de définition. Nous avons pensé qu’il falloit pour ces cinq jours une dénomination collective, qui portât un caractère national capable d’exprimer la joie & l’esprit du peuple français, dans les cinq jours de fête qu’il célébrera au terme de chaque année.

Il nous a paru possible, & sur-tout juste, de consacrer par un mot nouveau l’expression de sans-culotte qui en seroit l’étymologie. D’ailleurs une recherche aussi intéressante que curieuse, nous apprend que les aristocrates, en prétendant nous avilir par l’expression de sans-culotte, n’ont pas eu même le mérite de l’invention.

Dès la plus haute antiquité, les Gaulois, nos aïeux, s’étoient fait honneur de cette dénomination. L’histoire nous apprend qu’une partie de la Gaule, dite ensuite Lyonnaise (la patrie des Lyonnais), étoit appelée la Gaule culottée, gallia braccata : par conséquent le reste des Gaules jusqu’aux bords du Rhin étoit la Gaule non-culottée ; nos pères dès-lors étoient donc des sans-culottes. Quoi qu’il en soit de l’origine de cette dénomination antique ou