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lièrement mathématique, mais il est essentiellement et spécifiquement le génie en tant que fonction créatrice, et la mathématique n’est même plus un de ses modes, mais simplement son expression.

Ce fut Poincaré qui, en 1901, apporta dans les débats obscurs de la physique mathématique le groupement solide, la sélection de faits et d’idées dont on manquait ; il énonça dans ses célèbres Leçons d’Optique et d’Électricité les conditions minima auxquelles devait satisfaire toute théorie électromagnétique du mouvement. Elle devait :

1o Rendre compte des expériences de Fizeau sur l’entraînement partiel des ondes lumineuses ;

2o Satisfaire au principe de conservation de l’énergie, c’est-à-dire de l’électricité et du magnétisme ;

3o Être compatible avec le principe de l’égalité de l’action et de la réaction ;

4o Corrélativement à la condition précédente, expliquer l’expérience de Michelson et Morlay.

Aucune des théories utiles (celles de Hertz, de Helmholtz et de Lorentz) ne satisfaisait à ces quatre conditions. Après s’être demandé si ces dernières étaient bien compatibles, Poincaré constatait que la théorie Lorentz satisfaisait aux deux premières. Peut-être, disait-il, par des modifications de cette théorie, les deux lacunes seront-elles comblées en même temps ?