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Tout démontrait, ainsi que nous l’avons vu, que cet éther, s’il existait, était immobile. Lorentz l’avait pris comme criterium du repos absolu, et avait rapporté à des axes placés dans l’éther le mouvement supposé absolu de ses électrons. Mais alors, la lumière arrivant à la terre mobile par l’ondulation d’un éther immobile, ne devenait-il pas possible de déceler le mouvement de notre planète par rapport à lui ? Michelson et Morlay, par une expérience admirable d’ingéniosité et de rigueur, démontrèrent, l’impossibilité de déceler ce mouvement.

Le principe de leur expérience est simple. Il repose sur une constatation du bon sens : deux personnes quittant leur demeure et allant au devant l’une de l’autre se rencontreront évidemment plus tôt que si l’une reste chez elle pour attendre l’autre. La terre, indépendamment de son mouvement de rotation, possède un mouvement de translation suivant une trajectoire dont la portion, correspondant à une courte durée, peut être assimilée à une ligne droite que notre planète parcourt avec une certaine vitesse. Si, de l’éther immobile, le soleil envoie, dans cette direction, un rayon lumineux à la rencontre de la terre, le temps que met ce rayon pour parcourir l’espace compris entre