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et, en particulier, des systèmes du monde de Copernic, Laplace, etc.

C’est que notre langage concret est le fruit de conventions basées sur une interprétation communément adoptée des données de l’expérience. Il suppose certains postulats admis une fois pour toutes sur l’espace, le mouvement et le temps. Ni Copernic, ni Newton ni les autres fondateurs de systèmes universels n’ont tenté d’ébranler ces postulats qui leur paraissaient exprimer l’évidence ; l’évidence, suprême critère de la vérité selon Descartes ! Or les théories einsteiniennes bouleversent ces notions. Le lecteur comprendra facilement qu’il soit impossible à notre langage habituel de révéler des phénomènes qui se passent dans un autre monde que le sien.

De plus l’imagination d’Einstein, contrairement à celle de Newton ou de Copernic, n’est pas surtout plastique mais mathématique. Il ne procède pas dans ses déductions en suscitant des images qu’il rattacherait par les liens du raisonnement ordinaire. Sa démarche est d’ordre purement mathématique. Inachevées, ses théories n’auraient pas de sens. On ne peut en confronter avec le réel que les conclusions. D’où une nouvelle impossibilité : celle de faire suivre au lecteur, par la voie habituelle, l’enchaînement des raisonnements d’Einstein qui obéissent, en général, à la logique mathématique, pour la-