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Comment cette même onde apparaît-elle à l’observateur entraîné avec S’ ? Il est extrêmement curieux qu’Einstein représente cette forme apparente par l’équation d’une sphère rapportée à S’. Voyons comment cela est possible. L’onde sphérique a pour rayon ct ; il croît proportionnellement au temps, et, pour chaque valeur de t, nous obtenons tous les points de l’onde qui forment la sphère. Si, maintenant, relativement à S’, nous représentons cette onde par l’équation d’une sphère de rayon ct’, comme il n’existe jamais de valeur de t’ égale à t et compatible avec la transformation de Lorentz, nous obtenons une surface apparente dont les points n’existeraient pas simultanément. Qu’est-ce que cela peut bien vouloir dire ? L’introduction du temps universel va permettre de résoudre l’énigme avec élégance. Le calcul montre, en effet, que cette surface apparente n’est pas autre chose qu’un ellipsoïde dont un foyer est à l’origine de S’, et coïncide ainsi avec le point de départ du signal lumineux. Mais alors, la vitesse apparente de la lumière n’a plus la valeur invariable c qu’elle possède pour l’observateur situé sur S. Vue de S’, cette vitesse varie selon l’azimut et, pour une direction donnée, elle est proportionnelle au rayon vecteur que l’on peut mener du foyer à l’ellipsoïde dans la direction envisagée. C’est donc en réalité cet ellipsoïde qu’Einstein représente par l’équation d’une sphère de rayon variable ct’, et les temps t’ ne sont pas autre chose que ceux qu’emploierait la lumière pour parcourir les rayons vecteurs avec la vitesse invariable c. On peut donc dire que l’ellipsoïde est une sphère dont les points ne sont pas simultanés.

Est-il possible de trancher expérimentalement la question entre le temps universel et le temps relatif ? La réponse est affirmative. Si l’on admet le temps univer-