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CONCLUSION

Il ne faut point s’abuser ; sommes-nous si près de cette pointe subtile qu’est, selon Pascal, la vérité ? La question est tout autre. Mais pour ceux-là mêmes qui par un agnosticisme inexorable ont renoncé à s’en croire jamais les acquéreurs possibles et les dépositaires, quel spectacle plus passionnant que celui des savants à la recherche de la vérité. Plus passionnant et d’un tel prix ? S’il fallait exprimer les sentiments qui les agitent ; et leurs espérances ; et leur impuissance ; et tant de remords délicieux !

Parmi tant de faits qui retiennent l’attention de l’honnête homme, peu sont susceptibles de l’intriguer autant que les progrès de la physique mathématique. Des humbles calculs sur les longueurs d’ondes, des minutieuses théories sur les électrons, des arguties d’interprétation qui donnent aux expériences sur l’imperceptible les significations les plus inattendues suivies des vérifications les plus inespérées, une mue subite fait jaillir des conceptions immenses. En raisonnant sur l’atome, il arrive que le physicien bâtisse un système de monde.