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encore à la nymphe par quelques filaments trachéens. En la faisant ramollir dans l’eau, il est facile d’y reconnaître une organisation presque identique avec celle de la larve qui a précédé la pseudo-chrysalide. Dans le dernier cas seulement, les mandibules et les pattes ne sont plus aussi robustes. Ainsi, après avoir passé par l’état de pseudo-chrysalide, les Méloés reprennent, pour quelque temps la forme précédente à peine modifiée.

La nymphe vient après. Elle ne présente rien de particulier. La seule nymphe que j’aie élevée est arrivée à l’état d’insecte parfait vers la fin de septembre. Dans les circonstances ordinaires, le Méloé adulte serait-il sorti à cette époque de sa cellule ? Je ne le pense pas, puisque l’accouplement et la ponte n’ont lieu qu’au commencement du printemps. Il aurait passé sans doute l’automne et l’hiver dans la demeure de l’Anthophore, pour ne la quitter qu’au printemps suivant. Il est probable même que, en général, l’évolution marche plus lentement, et que les Méloés, comme les Sitaris, passent, pour la plupart, la mauvaise saison à l’état de pseudo-chrysalide, état si bien approprié à la torpeur hivernale, et n’achèvent leurs nombreuses morphoses qu’au retour de la belle saison.




Les Sitaris et les Méloés appartiennent à la même famille, celle des Méloïdes. Leurs étranges transformations doivent probablement s’étendre à tout le groupe ; et, en effet, j’ai eu la bonne fortune d’en trouver un troisième exemple, que je n’ai pu jusqu’ici étudier