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que l’insecte parfait, la larve est dépourvue de glandes salivaires et de tout autre appareil analogue Son appareil d’innervation comprend onze ganglions, en ne tenant compte du collier oesophagien ; tandis que dans l’insecte parfait, on n’en trouve plus que sept, trois pour le thorax, dont les deux derniers contigus, et quatre pour l’abdomen.

Quand ses provisions sont achevées, la larve reste un petit nombre de jours dans un état stationnaire, en rejetant de temps à autre quelques crottins rougeâtres jusqu’à ce que le tube digestif soit totalement libéré de sa pulpe orangée. Alors l’animal se contracte, se ramasse sur lui-même, et l’on ne tarde pas à voir se détacher de son corps une pellicule transparente, un peu chiffonnée, très fine et formant un sac-issue, dans lequel vont se passer désormais les transformations suivantes. Sur ce sac épidermique, sur cette espèce d’outre transparente, formée par la peau de la larve détachée tout d’une pièce, sans aucune fissure, on distingue les divers organes externes bien conservés : la tête avec ses antennes, ses mandibules, ses mâchoires, ses palpes ; les segments thoraciques, avec leurs pattes vestigiaires ; l’abdomen, avec son cordon d’orifices stigmatiques encore reliés l’un à l’autre par des filaments trachéens.

Puis sous cette enveloppe, dont la délicatesse peut à peine supporter le toucher le plus circonspect, on voit se dessiner une masse blanche, molle, qui, en quelques heures, acquiert une consistance solide, cornée, et une teinte d’un fauve ardent. La transformation est alors achevée. Déchirons le sac de fine gaze enveloppant l’organisation qui vient de se former et portons notre