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moment de l’accouplement ; puis de la femelle sur l’œuf s’échappant de l’oviducte. C’est par cet enchaînement de manœuvres complexes que la larve se trouve finalement campée sur un œuf, au centre d’une cellule close et pleine de miel. Ces périlleuses voltiges sur un poil d’un hyménoptère tout le jour en mouvement, ce passage d’un sexe sur un autre, cette arrivée au centre de la cellule par le moyen de l’œuf, pont dangereux jeté sur l’abîme gluant, nécessitent les appareils d’équilibre dont elle est pourvue, et que j’ai décrits plus haut. Enfin la destruction de l’œuf exige, à son tour, des ciseaux acérés ; et telle est la destination de ses mandibules aiguës et recourbées. Ainsi la forme primaire des Sitaris a pour rôle de se faire transporter par l’Anthophore dans la cellule, et d’en éventrer l’œuf. Cela fait, l’organisation se transfigure à tel point, qu’il faut les observations les plus multipliées pour ajouter foi au témoignage de ses yeux.