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braneux de leur base. Ils peuvent, en outre, s’abriter sous le huitième segment, entraînés qu’ils sont par le segment anal, lorsque ce dernier, en se contractant, rentre dans le huitième. Enfin le neuvième segment, ou segment anal, porte à son bord postérieur deux longs cirrhes pareils à ceux des pattes et des antennes, et se recourbant de haut en bas. En arrière de ce dernier segment, se montre un mamelon charnu, plus ou moins saillant ; c’est l’anus. J’ignore la position des stigmates ; ils se sont dérobés à mes investigations, bien que faites à l’aide du microscope.

Lorsque la larve est en repos, les divers segments sont régulièrement imbriqués, et les intervalles membraneux, correspondant aux articulations, ne sont pas visibles. Mais si la larve marche, toutes les articulations, surtout celles des segments abdominaux, se distendent et finissent par occuper presque autant de place que les arceaux cornés. En même temps, le segment anal sort de l’étui formé par le huitième ; l’anus, à son tour, s’allonge en mamelon et les deux pointes de l’avant-dernier anneau surgissent d’abord lentement, puis se dressent tout à coup par un mouvement brusque comparable à celui que produit un ressort en se détendant ; enfin ces deux points divergent en cornes de croissant. Une fois cet appareil complexe déployé, l’animalcule est en mesure de marcher sur la surface la plus glissante.

Le dernier segment et son bouton anal se recourbent à angle droit avec l’axe du corps, et l’anus vient s’appliquer sur le plan de locomotion, où il déverse une gouttelette d’un liquide hyalin et filant, qui englue la bestiole et la maintient solidement en place, appuyée