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rcer. Que chaque Osmie perce la sienne, ou que la même Osmie en perce plusieurs en soulageant ainsi ses voisines, peu nous importe : la somme totale des forces dépensées par la série des hyménoptères sera proportionnelle au nombre de ces cloisons de quelque manière que s’effectue la sortie.

Mais il est un autre travail dont il faut largement tenir compte, car il est souvent plus pénible que le forage de la cloison ; c’est celui qui consiste à se frayer un chemin à travers les décombres. Supposons les cloisons percées et les diverses chambres obstruées chacune par les déblais qui lui correspondent, et par ces déblais uniquement, puisque l’horizontalité exclut tout mélange d’une chambre à l’autre. Pour s’ouvrir une voie à travers ces démolitions, chaque insecte aura le moindre effort à faire s’il traverse le moindre nombre de loges possible, enfin s’il s’achemine vers l’ouverture la plus rapprochée de lui. De ces moindres efforts individuels résultera le moindre effort total. C’est donc en se dirigeant comme elles l’ont fait dans mon expérience, que les Osmies opèrent leur sortie avec la moindre dépense de forces. Il est curieux de voir appliquer par un insecte le principe de la moindre action, invoqué par la mécanique.

Un arrangement qui satisfait à ce principe, se conforme aux lois de la symétrie et n’a qu’une seule chance sur 512, n’est certes pas un résultat fortuit. Une cause l’a déterminé ; et cette cause agissant toujours, le même arrangement doit se reproduire, si je recommence. J’ai donc recommencé les années suivantes, avec des appareils aussi nombreux que me le permettaient mes recherches assidues de bouts de