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dans d’autres enfin, ils alternent entre eux de position. Le résultat est semblable à celui que nous venons d’obtenir. Quelques Osmies, les plus voisines de l’orifice inférieur, prennent la route d’en bas, quelle que soit l’orientation adoptée pour le cocon ; les autres, composant la grande majorité, prennent la route d’en haut, même lorsque le cocon se trouve renversé. Les deux portes étant libres, la sortie s’accomplit de part et d’autre avec succès.

Que conclure de toutes ces épreuves ? D’abord que la pesanteur guide l’insecte vers le haut, où se trouve la porte naturelle, et qu’elle le fait retourner dans sa loge lorsque le cocon a été mis dans une situation renversée. En second lieu, il me semble entrevoir une influence atmosphérique, et dans tous les cas une seconde cause qui achemine l’insecte vers la sortie. Admettons que cette cause soit le voisinage de l’air libre, qui agit sur les recluses à travers les cloisons.

L’animal est donc soumis d’une part aux sollicitations de la pesanteur, et il l’est d’une manière égale pour tous quel que soit l’étage occupé. Voilà le guide commun à la série entière, de la base au sommet. Mais ceux des loges du bas en ont un second lorsque le bout inférieur est ouvert. C’est le stimulant de l’air voisin, stimulant supérieur à celui de la gravité. L’accès de l’air du dehors est très faible à cause des cloisons ; s’il est sensible dans les dernières loges d’en bas, il doit diminuer rapidement à mesure que l’étage s’élève. Aussi les insectes d’en bas, en très petit nombre, obéissant à l’influence prépondérante, celle de l’atmosphère, se dirigent-ils vers la sortie inférieure, et renversent, s’il le faut, leur orientation première ; ceux d’en haut, au