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XII

LES POMPILES


La chenille de l’Ammophile, le taon du Bembex, le bupreste et le charançon du Cerceris, l’acridien, le grillon, l’éphippigère du Sphex, tout ce gibier pacifique, c’est l’imbécile mouton de nos abattoirs ; cela se laisse opérer par le paralyseur sans grande résistance, stupidement. Les mandibules bâillent, les pattes ruent et protestent, la croupe se contorsionne, et c’est tout. Ils n’ont pas d’armes qui puissent lutter avec le stylet de l’assassin. Je voudrais voir le déprédateur aux prises avec un adversaire imposant, rusé comme lui, expert en embûches, et comme lui porteur de dague empoisonnée. Au bandit qui joue du poignard, je désirerais voir s’opposer un autre bandit sachant poignarder. Semblable duel est-il possible ? Oui, très possible, et même très commun. D’une part sont les Pompiles, champions toujours vainqueurs ;