Page:Fabre - Souvenirs entomologiques, deuxième série, 1894.pdf/126

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

À midi, il y en a onze d’arrivés ; et à quatre heures du soir, dix-sept. Là se termine le recensement. Total dix-sept sur quarante-neuf.

Une quatrième expérience est résolue le 14 mai. Le temps est magnifique, avec un léger souffle du nord. Je prends vingt Chalicodomes marqués de rose, à huit heures du matin. Rotation au départ après recul préalable en sens inverse de la direction à suivre, deux rotations en chemin, une quatrième à l’arrivée. Tous ceux dont je peux suivre l’essor se dirigent à ma gauche, c’est-à-dire vers Sérignan. J’avais pris cependant mes précautions pour laisser indifférent le choix entre les deux directions opposées, j’avais fait en particulier éloigner mon chien qui se trouvait à ma droite. Aujourd’hui les hyménoptères ne tournent pas autour de moi ; quelques-uns s’envolent directement ; les autres, en plus grand nombre, étourdis peut-être par le tangage du transport et le roulis des coups de fronde, prennent pied à quelques mètres de distance, semblent attendre d’être un peu revenus à eux, puis s’envolent vers la gauche. Cet élan général a été reconnu toutes les fois que l’observation était possible. J’étais de retour à neuf heures quarante-cinq minutes. Deux abeilles à tache rose sont présentes, dont l’une maçonne, la pelote de mortier entre les mandibules. À une heure de l’après-midi, il y en avait sept d’arrivées ; je n’en ai pas vu d’autres dans le reste de la journée. Total, sept sur vingt.

Tenons-nous-en là ; l’expérience est suffisamment répétée, mais elle ne conclut pas comme l’espérait Charles Darwin, comme je l’espérais aussi, surtout après ce qu’on m’avait raconté sur le chat. En vain,