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le fait même de son enroulement, chaque ver se maintient donc à peu près en place, en pressant un peu du dos contre la paroi ; et il s’y maintient alors même que la cellule se rapproche de la verticale.

D’ailleurs la forme de la loge a été calculée en vue de pareil mode d’emmagasinement. Dans la partie voisine de l’entrée, partie que l’on pourrait appeler la soute aux vivres, la cellule est cylindrique, étroite, de façon à ne présenter que le moindre large possible aux anneaux vivants, ainsi retenus en place sans pouvoir glisser. C’est là que les vermisseaux sont empilés, serrés l’un contre l’autre. À l’autre bout, vers le fond, la cellule se renfle en ovoïde pour laisser à la larve ses coudées franches. La différence est très sensible dans les deux diamètres. Vers l’entrée, je trouve quatre millimètres seulement ; vers le fond, j’en trouve six. Au moyen de cette inégalité d’ampleur, le logis comprend deux pièces : en avant, le magasin à vivres ; en arrière, la salle à manger. La spacieuse coupole des Eumènes ne permet pas semblable aménagement : les pièces de gibier y sont entassées en désordre, les plus vieilles pêle-mêle avec les plus récentes, et toutes non enroulées, mais seulement infléchies. La gaine ascensionnelle remédie aux inconvénients de cette confusion.

Remarquons encore que le tassement des vivres n’est pas le même d’une extrémité à l’autre de la brochée de l’Odynère. Dans les cellules dont les provisions ne sont pas encore entamées ou commencent à l’être, je constate ceci : au voisinage de l’œuf ou de la larve récemment éclose, en cette partie que je viens d’appeler la salle à manger, l’espace est incomplètement occupé ;