Page:Fables chinoises du IIIe au VIIIe siècle de notre ère.djvu/89

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Et récolter, au bout du mois,
Ses trente boisseaux à la fois.
Quand le délai fut à son terme,
Dans sa ferme
Il invite des çramanas
Pour un repas.

Voici comment finit la fête :
Il n’obtint de la brave bête,
Sur trente boisseaux qu’il voulait,
Qu’un unique boisseau de lait.
Chacun le traita d’imbécile…
Être avisé n’est point facile,
Et beaucoup de gens font aussi
Le même faux calcul. Ainsi,
Ils croient faire œuvre de prudence
En accumulant l’abondance,
Mais l’eau, le feu vite ont raison
De leurs biens et de leur maison.

Hâte-toi de donner quand tu tiens ta fortune ;
Sinon, quelle joie en tirer ? — Aucune.