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LE CYGNE FEMELLE ET SES PETITS[1]
Un cygne femelle avait mis au monde
Trois beaux petits,
En des temps durs où la terre, inféconde,
Aux tendres nids
N’offrait plus ni prés verts, ni moisson blonde :
Lacs et torrents
Étaient vidés et, partant, plus de pêche
Ouvrant ses flancs,
La mère cygne y prit de la chair fraîche
Pour ses enfants.
- ↑ Comparer ce cygne au pélican (Nuit de Mai d’Alfred de
Musset) :
Lorsque le pélican, lassé d’un long voyage,
Dans les brouillards du soir retourne à ses roseaux,
Ses petits affamés courent sur le rivage...
Pour toute nourriture il apporte son cœur.