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En récompense de leur peine,
Ils entendaient les Saintes Lois.

Lièvre courait à perdre haleine
Sans avoir trouvé d’aliment.
Il médita profondément :
— Un jour vient où doit disparaître
Tout être —
Pensa-t-il — et mieux vaut nourrir
Un Saint, que vainement pourrir.
Ce Saint, le meilleur des apôtres,
Surpasse en bonté dix mille autres.
Formant un brasier avec
Un tas de bois sec,
— Mon corps — dit-il — est peu de chose
Mais veut servir la grande cause :
Cette nourriture d’un jour
Je vous la donne par amour. —
Le lièvre alors se précipite
Dans la flamme d’or qui crépite,
Mais le feu ne le brûle pas.

Ému d’une telle conduite
Le Saint n’éloigna point ses pas.
Les animaux pieusement
Reçurent son enseignement.