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Sont dans le corps de ce pauvre être.
Le vieillard, introduit, parla : — Depuis longtemps
Je sais que, vous et moi, nous sommes peu distants
L’un de l’autre — dit-il — et toutefois j’hésite
À venir vous rendre visite…
À la boisson j’eus tort de m’adonner,
Bouddha peut-il encor me pardonner —
Le Bouddha répondit : — Si cinq cents charretées
De bois sec sont jetées
À terre, compte un peu
Combien il faut de chars de feu
(Sera-ce vingt, cinquante ou mille)
Pour les brûler entièrement ? —
Le vieillard dit : — Un chargement
De feu serait fort inutile ;
Une flamme subtile
De la grosseur d’un pois
Brûlerait tout ce bois,
Le temps de lever les cinq doigts ! —
Le Bouddha poursuivit : — Depuis combien d’années
Ton corps a-t-il porté ces hardes surannées ?
— Depuis un an, — répond le vieux.
— Précisons mieux :
Et pour blanchir ce linge sale
Faudrait-il période égale ?