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lades parmi les hommes malades, nous demeurons sans maladie.

« En parfaite joie nous vivons, sans fatigue parmi ceux qui se fatiguent. Parmi les hommes qui se fatiguent nous demeurons sans fatigue.

« En parfaite joie nous vivons, nous à qui rien n’appartient. La gaité est notre nourriture comme aux dieux rayonnants. »

« Le moine qui demeure en un endroit solitaire, dont l’âme est pleine de paix, goûte une félicité surhumaine, contemplant face à face la vérité. »

Celle allégresse de l’homme qui se croit en possession de la vérité est bien digne d’être notée, car on a souvent reproche aux disciples du Bouddha de prêcher l’indifférence.

Le Bouddhisme admet le principe de la transmigration des âmes ou des existences successives. D’après ce principe, sans cesse et alternativement, la naissance et la mort se sont produites dans le passé et se produiront dans l’avenir pour un même être ; les incidents de sa vie ne sont que la punition ou la récompense d’actions accomplies autrefois ou la cause de ce qui arrivera plus tard. L’âme, par suite d’une perpétuelle renaissance, apparaîtra sous différentes formes, dans des corps d’hommes ou d’animaux qui manifesteront son perfectionnement ou sa déchéance.