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cices physiques. Alors, pour montrer son adresse, il bande l’arc de son aïeul et lance une flèche qui traverse cinq tambours de fer placés à environ 30 kilomètres.

Sans perdre ses dons naturels, il acquiert, en grandissant, toutes les séductions. Encore selon la légende, il s’entoure de « soixante » ou « quatre-vingt-quatre mille » femmes. Certains textes lui attribuent plusieurs épouses ; d’autres, une seule, celle qui répond au nom de Yaçodharà. De son union avec Yaçodharà naquit un fils, mais rien ne pouvait satisfaire l’âme inquiète de Siddhârtha. N’avait-il pas, au cours de ses promenades, rencontré successivement un vieillard, un malade, un cadavre et un moine qui lui avaient révélé les trois maux dont souffre l’humanité — la vieillesse, la maladie et la mort — et l’art de s’en consoler par le secours de la religion. Il pense que, pour trouver la paix du cœur, il fallait renoncer à tous les liens de l’amour et de l’amitié ; aussi un jour, disparu-il en hâte, sans troubler d’un adieu le sommeil de sa femme et de son enfant.

Pendant sept ans, dans l’isolement, au prix de souffrances morales et physiques, de jeûnes et de macérations, il cherche le moyen d’atteindre « le plus haut état de noble repos » le Nirvâna. Soudain, tandis qu’il était assis à l’ombre d’un figuier, son esprit s’illumine et il croit comprendre comment on pourrait parvenir à l’extinction de la douleur. Il